Depuis la polémique relative à la retraite chapeau de Philippe Varin qui a eu pour conséquence le renoncement à cet avantage de la part du PDG de PSA le 27/11/2013, il a été constaté une certaine limite de l’autorégulation par le patronat et il devient nécessaire de réviser la législation en rapport aux revenus des patrons des grandes entreprises françaises.
Pourquoi une polémique sur la retraite chapeau
Selon Hervé Joly, chercheur au CNRS, la retraite chapeau n’a été contestée que dans le cas de PSA vu les difficultés financières du groupe ayant engendrés la fermeture de l’usine d’Aulnay avec tout ce qui s’en suit à l’instar des suppressions d’emploi ce qui a poussé les syndicats à réagir à temps, à savoir au moment du départ à la retraite de Philippe Varin.
Mais Philippe Varin semble aussi une victime de cet accord entrepris entre les grands patrons et le gouvernement qui indique qu’il ne peut y avoir de législation sur les salaires dans le secteur privé en contrepartie d’une régulation.
De ce fait le problème ne viendrait ni des salaires élevés, ni à cette retraite chapeau mais la nécessité de leur mise en place. Pour le cas de Philippe Varin, son salaire actuel est de 1,3 millions annuels et à partir du moment où il sera à la retraite, il va toucher 100 000 euros par an et ce serait cette chute qui va justifier le principe de la retraite chapeau.
Pourquoi en ce moment ?Pourtant les salaires élevés des patrons de grandes entreprises datent depuis bien longtemps mais la nouveauté réside dans le système de bonus. Plus précisément pour le cas de la retraite chapeau, la nouveauté concerne l’âge du départ à la retraite pour lequel il n’y avait aucune limite et qui devient à ce jour obligatoire à un âge se situant autour de 65 ans et leur compensation serait donc ce bonus. De plus, les patrons ne sont plus aussi charismatiques qu’avant et ils sont de ce fait loin des problèmes de leurs salariés ce qui rendrait difficile l’acceptation des écarts de rémunération.
Quels seraient donc les écarts acceptés
Le tout est une question de légitimité en ce qui concerne la différence entre le salaire minimum de l’entreprise et le salaire maximum et pour le cas de CSA le rapport est de 1 à 100 ce qui semblerait un tant soit peu démesuré.
Le choc de la retraite chapeau de Philippe VarinLa question qui se poserait serait de savoir pourquoi justifier le salaire des dirigeants par celui des stars de la chanson ou du football mais le pauvre patron en cas de baisse de son salaire n’aurait certes pas d’autres propositions compensatoires.
De plus et en approfondissant la question de qualité justifiant des salaires aussi élevés, il faudrait savoir que la différence existe bel et bien entre fondateur et gestionnaire, le premier crée quelque chose d’exceptionnel et unique, alors que le gestionnaire n’a en quelque sorte aucune contribution individuelle puisque la réussite de l’entreprise est une affaire de groupe.
Il faudrait savoir aussi que cette élite que constituent les PDG vivent entre eux et ne voient pas la population qui gagne moins bien et sa façon de vivre et à ce titre leur rémunérations ne peut être que normale.
Une législation difficile à mettre en œuvreLe gouvernement semble trouver maintes difficultés à mettre en place pour légiférer la situation des rémunérations car la situation dans le privé diffère du public puisque les entreprises peuvent déménager en dehors du territoire français.
A ce titre les actionnaires peuvent donc décider librement des rémunérations et en ce cas la législation ne peut viser que les entreprises privées bénéficiant de l’aide publique comme PSA.
Comment parer au danger de la non-législation des salairesIl est difficile de trouver des solutions à ce problème et l’instauration d’une loi devient presque impossible comme si ce serait les patrons eux-mêmes qui empêchent la procédure de voir le jour.
Mais il n’y a pas eu de grands problèmes concernant la possibilité d’une fuite de cerveaux vers des pays où les salaires sont meilleurs surtout dans le domaine public. Donc il est important de trouver un système pour arriver à modifier le comportement abusif des patrons des grandes entreprises et le moyen le plus simple c’est de créer le débat en choquant la population par la révélation des gros salaires.